PETIT MONSU GRATALOUP ET FAMILLE PIÉGAY UNE RENCONTRE ENTRE HISTOIRE ET GÉNÉALOGIE
HISTOIRE, AFFAIRE CRIMINELLE ET GÉNÉALOGIE
Affaire des Chauffeurs du Lyonnais
Pierre Grataloup, Guillaume Grataloup et la famille Piégay
En 2013, j’ai lu un livre intitulé « Les Affaires Criminelles Du Rhône », lequel racontait plusieurs affaires judiciaires de ce département, l’une d’elles notamment, concernant les « chauffeurs du Lyonnais ».
Les noms des villages cités m’étaient familiers puisqu’il s’agissait de Saint Martin en Haut, Sainte Catherine, Duerne, Thurins, même le nom du chef des brigands, un certain Grataloup, ne m’était pas inconnu puisque ce nom est assez répandu entre Rhône et Loire.
En 2013, je n’avais pas encore repris mon loisir généalogique, interrompu en 2009 suite à un "plantage" de mon ordinateur, avec la perte de toutes mes données. Je ne m’y suis remise qu’en 2014 car j’ai eu quelques mois d’indisponibilité professionnelle, ce qui m’a permis de me consacrer à cette activité assez prenante et exigeante.
Dernièrement en juillet 2018, j’ai eu l’occasion de relire cette histoire des chauffeurs du Lyonnais et cela a été un véritable déclic. Les lieux, les noms, avaient tout d’un coup, une consonnance plus familière.
Pour en savoir plus, j’ai cherché, tant sur Google que sur un site dédié à la généalogie, le maximum de renseignements ayant trait à cette affaire lointaine (plus de 200 ans).Je suis allée de surprise en surprise.
Dans un premier temps, j’ai tapé dans le moteur de recherche « Grataloup, chauffeur des lyonnais » et cela m’a dirigé vers différents liens résumant cette affaire, ainsi que vers deux livres ayant traité ce sujet, l’un écrit en 1889 par Joseph Vingtrinier, « Les Chauffeurs Lyonnais » et l’autre écrit en 2004 par Remi Cuisinier « Le Petit Monsu 1774-1824 Les Chauffeurs du Lyonnais ».
Comme dit ci-dessus, j’ai trouvé plusieurs liens, plusieurs sites mais le même texte souvent reproduit que je vais à mon tour reproduire ci-dessous sans en changer un seul mot mais en citant bien évidemment les sources de cet article (tout en bas de l’article).
LES CHAUFFEURS DU LYONNAIS
PIERRE GRATALOUP DIT LE P'TIT MONSU (1773-1824)
"Nous descendons tous d'un roi et d'un pendu", disait La Bruyère. Pour la version "pendu", nous sommes pourvus avec Pierre Grataloup dit le P'tit Monsu, funeste personnage qui sévit avec sa bande de chauffeurs de pieds à partir de la révolution de 1789 !
Pierre Grataloup a de multiples parentés indirectes avec Marc, la plus courte passant par sa belle-sœur Benoite Tissier (1758-1816) petite-fille de Louis Tissier (1697-1744) dont Marc est descendant direct à la 8ème génération.
Pendant la Révolution Française de 1789 et les années de gestation qui ont suivi, des brigands s’attaquent aux paysans en leur « chauffant » les pieds dans la cheminée, afin de leur faire avouer où ils cachent leurs économies.
Une bande de « Chauffeurs du Lyonnais » sévit dans les monts du Lyonnais dénommés « la Petite Vendée » et terrorisent la population. Ils y ont de nombreuses complicités car cette contrée abrite alors tout ce que la République a d’opposants (notables, royalistes, curés réfractaires, familles patriarcales). Toute la campagne lyonnaise, de Mornant à Vaugneray et de Beaunant à Saint-Symphorien-sur-Coise, vit dans l’insécurité.
Cette bande comprend une vingtaine de jeunes hommes, réfractaires à l’armée ou déserteurs, ayant pris le maquis dans les bois environnants (Saint-Martin-en-Haut, Yzeron, Montromand, Thurins et Duerne) et qui se mettent à attaquer les gens qui se rendent à Lyon à pied en passant par le Forez. Tous les prétextes deviennent bons pour leurs méfaits : vengeances familiales, règlements de compte d'amoureux prétendants, défense de la religion catholique, nostalgie des royalistes ! Les Chauffeurs du Lyonnais, en lien avec les Royalistes, attaquent même les diligences à Duerne.
Le centre stratégique de la Petite Vendée est Saint-Martin-en-Haut car c'est là qu'est né le chef des brigands, Pierre Grataloup qui organise de véritables conseils de guerre dans les ruines du donjon du vieux château de Rochefort, leur repaire. Ce choix n’est sans doute pas lié au hasard quand on observe, l’emprise des Seigneurs de Rochefort sur « les petites gens » de leurs terres. L’occupation du donjon est tout un symbole.
Pierre Grataloup qui est un meneur d'hommes, devient rapidement le chef de la bande. Il admire Mandrin qui est mort à peine 20 ans avant sa naissance. Il est né le 26 juin 1774 au hameau de Maintinieu. Il est surnommé en patois « le petit Monsu » (le petit Monsieur : petit par la taille mais Monsieur comme toute personne importante, tel un notable), surnom qui saisit les gens de crainte et d'effroi dès qu’il est prononcé, surnom d’un personnage mythique et redouté, d'autant plus insaisissable que personne n'a fait le lien entre l'honorable Grataloup et le terrible chef de bande. D'une intelligence exceptionnelle, fin stratège, dépourvu de tout scrupule, vigoureux et déterminé, il impose une discipline de fer à ses hommes.
Les bandits procèdent toujours de la même manière : ils arrivent la nuit tombée aux abords des fermes, après s’être assurés que tous les habitants se trouvent à l’intérieur. Ils y pénètrent et réunissent domestiques, fermiers, mari, femme et enfants. Ils font main basse sur la nourriture et le vin et ils torturent le patron en festoyant. On ne compte plus les attaques des chauffeurs de pieds dans les fermes de la contrée. Pendant une dizaine d’années, il y en a quelques dizaines… certaines tournant même à l’assassinat.
Assassinat de la famille Piégay en 1798
En 1798, les chauffeurs veulent s’en prendre à Etienne Piegay pour lui voler son magot et ainsi se venger d'avoir épousé il y a 14 ans, une jeune fille de 29 ans sa cadette, qu'ils connaissaient ! Ils veulent aussi se venger de sa servante, Florie Fournel, qui a refusé plusieurs fois des demandes en mariage alors que le domestique Clément Dussurgey va bientôt l’épouser, écartant ainsi les derniers prétendants.
Dans la nuit du 3 au 4 brumaire de l'An 7 de la République (nuit du 24 au 25 octobre 1798), au hameau de Charézieu à Sainte-Catherine, les chauffeurs attaquent la ferme des époux Piegay. Ils procèdent avec leur méthode habituelle mais l’affaire tourne mal car le domestique et la servante, puis Etienne Piégay lui-même, reconnaissent plusieurs d’entre-eux. Ils décident alors de ne prendre aucun risque et neuf personnes sont assassinées dans des conditions particulièrement sanguinaires (toutes égorgées), la plus jeune ayant à peine 5 ans. Ce sont :
- Jean-Marie dit Étienne Piegay 66 ans et sa femme Antoinette Crozier 37 ans ;
- leurs 5 enfants : Jeanne 14 ans, Jean-Claude 12 ans, Ennemonde 10 ans, Jean 8 ans, Étiennette 5 ans ;
- leur domestique Clément Dussurgey et sa promise, la servante Florie Fourel 38 ans, de Saint-Martin-en-Haut.
La malheureuse famille Piégay est également présente dans l'arbre, Jean-Marie Piégay et Marc ayant en commun Jean L'Ayné Piegay (1639-1694), un aïeul à la 3ème génération pour Jean-Marie et à la 9ème génération pour Marc.
Comme il fallait s’y attendre, le petit Monsu a en fait assassiné des parents éloignés (3 fois par alliance) puisque le beau-frère Laurent Thollot (1744-1772) de sa belle-sœur Benoite Tissier (1758-1816) avait le même arrière-grand-père que Jean Marie Piegay !
Cette bande de malfrats est arrêtée lors de l’attaque de la ferme des Servannières vers 1800 grâce à un petit berger endormi dans la grange et que les bandits n’ont pas remarqué. Il alerte des habitants de Riverie qui viennent en découdre, furieux, avec les chauffeurs et les neutralisent. C’est enfin l’arrestation du Petit monsieur qui est guillotiné après un rapide procès, le 23 prairial an VIII (15 juin 1800) sur la place des Terreaux, à Lyon.
Mais le doute subsiste sur l’identité exacte du supplicié des Terreaux et une chape de plomb plane encore sur cette affaire car la religion, les notables et même les petits paysans étaient impliqués. Ces faits paraissent avoir été occultés du grand public et il semblerait même qu’une personnalité haut placée au gouvernement aurait fait détruire les archives du procès dans les années 1950 !
Ce qui frappe aujourd'hui encore dans l'histoire des chauffeurs du Lyonnais, outre le déchaînement de violence qui l’a caractérisée, c'est l'incroyable témérité des malandrins, leur cruauté absolue, l'habileté parfois machiavélique de leurs forfaits et cette impunité totale dont ils jouirent pendant si longtemps. Tout cela, ils le durent à leur chef, un homme qui avait des aptitudes exceptionnelles pour le crime.
Pour en savoir plus sur cette affaire, procurez-vous le livre de Rémi Cuisinier :
http://remi.cuisinier.pagesperso-orange.fr/lepetitmons.htm
Source - http://www.webgt.net/cousins/celebrites.php?offset=7
ARTICLE TROUVÉ pour ma part sur le site Guillotine :
http://guillotine.cultureforum.net/
Lorsque j’ai lu cela, je n’ai pas vraiment tilté sur les dates. D’ailleurs la date du 23 prairial an 8 est toujours indiquée comme 15 juin 1800 que ce soit dans cet article, dans le livre que j’ai lu, ou sur Wikipédia mais c’est faux. Le 23 prairial an 8 correspond au 12 juin 1800. Ce n’est sans doute qu’un détail.
Par contre, en voulant consulter les arbres sur généanet (site de généalogie) mentionnant soit Pierre Grataloup le brigand, soit Etienne Piégay, la victime, je me suis confrontée à une incohérence.
En effet, ledit Pierre « raccourci » en 1800, se retrouvait mourir dans son lit en 1824.
J’allais de mystère en mystère et les explications plus ou moins approximatives ne pouvaient pas satisfaire ma curiosité.
Les mots que j’écris ci-dessous sont ceux qui me sont spontanément venus à l’esprit et que je relate tels quels.
Personnellement étant rationnelle, je ne peux pas imaginer que quelqu'un guillotiné en 1800 soit mort 24 ans plus tard de sa belle mort auprès de son épouse.
Il y a sans doute confusion et homonymie quelque part !
Il va falloir m'expliquer comment un bandit Pierre Grataloup dit Petit Monsu, guillotiné le 23 prairial an 8 soit le 15 juin 1800 (ou 12 juin 1800) à Lyon place des Terreaux a pu mourir presque de sa belle mort en 1824 à Thurins dans le Rhône, ce que tous les membres ayant cette personne dans leur arbre sur Geneanet ont mentionné tout en stipulant en note qu'il avait été condamné à mort et exécuté comme dit ci-dessus.
Là on plonge carrément dans le roman fantastique car certains expliquent que suite aux connivences avec des notables, un autre aurait pris sa place.
Pierre Grataloup et ses complices ont tué une famille entière et leurs deux domestiques à Ste Catherine dans le Rhône (9 personnes).
Ils ont ensuite été pris en flagrant délit de torture envers une autre famille à Riverie.
Tous ont été embarqués par la gendarmerie de Mornant, jugés, condamnés et exécutés à Lyon comme dit plus haut, et on l'aurait laissé fuir et reprendre sa petite vie tranquille en mourant auprès de son épouse.
Franchement j'ai de gros doutes !
Sachant que Saint Martin en Haut (son lieu de naissance) ainsi qu'aux alentours, foisonne en "Grataloup", ne peut-on pas imaginer une homonymie et une erreur de l'état civil ?
Bref Wikipédia à l'instar des autres le dit né en 1774 mais au moins ne parle ni de mariage ni de décès en 1824.
Une chose est sûre le Pierre Grataloup qui se marie avec Claudine Buisson en 1796 à Montromand est bien le même qui décède en 1824 à Thurins mais est-ce bien celui né en 1774, même si les parents sont identiques ou mieux encore, est ce que le Pierre Grataloup exécuté en 1800 est bien celui que l'on dit né en 1774 fils de Pierre et Pierrette Pallud ?
Le livre de Remi Cuisinier "Le Petit Monsu" m'apporte une nouvelle indication.
Pendant les années révolutionnaires Pierre Grataloup a protégé les personnes, et les biens mobiliers et immobiliers de Benoit Joseph Desgouttes de la Salle, Juge de paix (et donc officier de police du canton d'Yzeron), Claude François Ducreux, Notaire Royal puis Notaire Impérial de Saint Martin en Haut et Antoine Louis Guillot, prêtre réfractaire. Ceux-ci par loyauté et fidélité, lui ont sans doute rendu la même protection, lors des poursuites judiciaires, n'hésitant pas à envoyer un innocent à l'échafaud pour sauver la vie de leur ami protecteur. Pierre Grataloup dit Le Petit Monsu ce qui veut dire Petit Monsieur en patois, avait apparemment des contacts avec des notables de la justice et des prêtres réfractaires, aux sentiments royalistes, qui profitaient des rapines des brigands pour financer l'argent nécessaire aux armées royalistes.
Lorsque les autorités judiciaires du département du Rhône ont réclamé la saisie par corps du dénommé Grataloup, le Juge de paix du canton d’Yzeron Desgouttes, lequel porte bien son nom celui-là (même si ce n’est pas la même éthymologie) car il m’a franchement dégoûté tout au long du livre en découvrant ces agissements et ces innocents envoyés à la mort car Guillaume Toussaint ne fut pas le seul. En effet, deux pauvres prêtres de la convention dits « jureurs » furent dénoncés comme « réfractaires » donc hors la loi et fusillés avec d’autres (200 personnes en tout ont été mitraillées aux Brotteaux à Lyon), a fait arrêter presque tous les Grataloup du secteur, ceux en phase de pouvoir passer pour Pierre. Malheureusement Guillaume Toussaint était né à Saint Martin en Haut comme Pierre et il avait 2 ans de plus que lui, déserteur 5 ans plus tôt, amnistié du fait de ses 27 ans devenait le bouc émissaire idéal.
Il faut préciser que tous les chauffeurs du Lyonnais, étaient déserteurs de l’armée révolutionnaire régulière, par fidélité envers le roi de droit divin et surtout envers l’église catholique romaine dépendant d’un seul chef spirituel, le pape.
Guillaume Toussaint Grataloux ou Grataloup, aurait été déserteur envers l'armée régulière (ce qui confirmerait assez bien sa fidélité au roi et à la monarchie française. Il était le coupable idéal et sur les archives judiciaires en date du 19 germinal an 8, il a été condamné à la peine de mort pour vol avec effraction. Un seul des cambriolages de la bande des brigands sans mort d’hommes lui a été imputé malgré ses protestations d’innocence et il a été condamné à mort. J’ai parcouru toutes les condamnations de la page en question et pour vol avec effraction, les autres justiciables ont été condamnés aux fers (au bagne) avec des peines maximales s’étendant entre 5 et 14 ans. Rien au-delà ! Cela devenait de plus en plus déroutant !
Guillaume Toussaint, victime innocente, âgé d’à peine 28 ans, fut décapité sur la place des Terreaux à Lyon le 25 prairial an 8 (14 juin 1800), enlevé injustement à ses parents, et toute sa famille. Quelle ignominie ! quelle cruauté !
En tout état de cause Guillaume Toussaint aurait bien été la victime innocente, envoyée sciemment à la mort, en lieu et place de Pierre le véritable bandit.
Finalement la fin justifiait les moyens pour ces personnes-là mais la moralité a reçu un coup mortel dans son flanc, en fermant les yeux sur de telles pratiques et sur leurs auteurs qui ont continué leur vie tranquillement sans aucun souci judiciaire.
La petite noblesse locale, la bourgeoisie, le clergé local ont fermé sciemment les yeux sur des crimes véritables. Ils ont échangé leur silence contre la protection des bandits qui accompagnaient les prêtres réfractaires dire la messe, baptiser, marier, enterrer, en cachette, et protégeaient les biens physiques et matériels des autres (nobles et bourgeois). De plus une partie des rapines était remise aux royalistes de Lyon et tout ce beau monde (bien dégueulasse pour être cru dans mes propos) était content.
Ces bandits paysans d’origine n’ont pas hésité à torturer ou massacrer d’autres pauvres gens comme eux, (je pense notamment à la famille Piégay, mais il y a eu d’autres nombreuses victimes), pour leur voler leurs pauvres économies.
J’espère que la fin de leur vie a été rongée par les remords et que toutes les messes dites ne les empêcheront pas de croupir dans le néant de la mort ou de brûler en enfer comme on dit dans le langage populaire.
Pour en revenir aux Piégay, le chef de famille se voulait adepte des idées républicaines comme l’ensemble du village de Sainte Catherine et de ce fait devenait l’ennemi. Le plus vraisemblable est que lui et sa famille ont sans doute reconnu les auteurs des faits et que pour éviter d’être dénoncés, ils ont égorgé tout le monde.
Lire l’acte de décès du père avec tous ses enfants inscrits, suivis de celui de la mère et des deux domestiques a quelque chose de terriblement émouvant et triste, même 220 ans plus tard.
Pourquoi me suis-je autant intéressée à cet épisode de notre histoire locale ?
Depuis 2 semaines, je passe mon temps libre, à lire, décrypter, comprendre car ces anonymes ne l’étaient plus.
D’une simple affaire criminelle, je suis partie sur l’histoire de la région pendant la période révolutionnaire et j’ai basculé dans la généalogie sans même m’en rendre compte.
Lorsque j’ai intégré La famille Piégay, Guillaume Toussaint Grataloup et Pierre Grataloup, j’ai vite compris que nous avions des sosas communs et par le biais de Généanet, j’ai calculé la parenté potentielle.
Guillaume Toussaint Grataloup, le pauvre sacrifié était le cousin germain de Jeanne Badoil ou Bador, ma sosa (ancêtre) 245, à la 8ème génération. Ils avaient tous deux pour aieux (grands-parents) communs Antoine Grataloup et Andrée Villes mes sosas (ancêtres) 982 et 983 à la 10ème génération. (Branche maternelle Bailly Moulin)
Pierre Grataloup, quant à lui, n’était qu’un cousin au 4ème degré de Benoit Piégay, mon sosa 92 à la 7ème génération. Ils avaient comme trisaïeux (arrière-arrière-grands-parents) communs, mes sosas 1478 et 1479 Claude Grataloup et Marguerite Bourdel, à la 11ème génération. (Branche paternelle Lassablière Font)
Par contre, Pierre Grataloup n’avait pas de lien de parenté avec ses victimes Piégay (au niveau où j’en suis actuellement) mais Françoise la fille de son arrière grand-tante Catherine Grataloup avait épousé Jean Piégay, qui lui-même était un cousin au 4ème degré d’Etienne grand père d’Etienne Piégay, égorgé par sa bande. Jean Piégay et le grand-père Etienne Piégay avaient pour trisaïeux (arrière-arrière-grands-parents) communs Jean Piégay et Benoite Rivoire.
Au stade où j’en suis-je n’ai pas trouvé encore de lien entre Pierre Grataloup et Guillaume Toussaint Grataloup, en dehors de l'homonymie du nom et de leur lieu de naissance commun mais ils sont certainement apparentés entre eux.
Quant à Etienne Piégay (et ses enfants, en plus de son épouse par alliance), la parenté est multiple avec mes deux branches paternelle et maternelle.
- 1) Il était un cousin au 3ème degré de Pierre Montaland, mon sosa 162 à la 8ème génération car ils avaient les mêmes bisaïeux communs (arrière-grands-parents), mes sosas 1298 et 1299 à la 11ème génération Jean L’ainé Piégay et Jeanne Piégay.(branche paternelle Font et maternelle Moulin).
- 2) De plus, il était un cousin au 4ème degré d’Antoinette Salignat mon sosa 477 à la 9ème génération et leurs trisaïeux communs (arrière-arrière-grands-parents étaient mes sosas 2036 et 2037 à la 13ème génération pour cette branche-là, Jean l’aîné Thollot et Claudine Accarel (branche maternelle Giraud Moulin).
- 3) Il était aussi un cousin au 4ème degré de ma sosa 127 à la 7ème génération ; Claudine Reynard. Dans leur cas, Jean L’Aîné Thollot et Claudine Accarel deviennent des sosas à la 11ème génération (ceux qui font de la généalogie savent que cela est courant puisqu’entre le premier de la fratrie et le dernier, il pouvait y avoir plus de 20 ans d’écart et par conséquent, cela décale les générations, malgré des sosas communs). En effet, ils étaient les trisaïeux communs (arrière-arrière-grands-parents) d’Etienne Piégay et de Claudine Reynard (branche maternelle Bailly Moulin).
- 4) Il était également un cousin au 5ème degré de ma sosa 119 à la 7ème génération Marie Josèphte Déclérieux car leur quadrisaïeux communs (arrière-arrière-arrière-grands-parents) étaient mes sosas à la 12ème génération 1536 et 3827 (sa 2ème épouse) Claude l’aîné Fayolle et Jeanne Treynet (branche maternelle Giraud Moulin) ;
- 5) Et pour finir, il était cousin au 5ème degré de mon sosa 48 à la 6ème génération Jean Fayolle. Leurs quadrisaïeux communs (arrière-arrière-arrière-grands-parents) étaient mes sosas à la 11ème génération Claude l’aîné Fayolle sosa 1536 cité ci-dessus et sa première épouse sosa 1537 Claudine Couzon. (Branche maternelle Fayolle).
Voilà comment mon intérêt pour les livres d’affaires criminelles m’a entraînée d’abord dans l’histoire révolutionnaire de la petite Vendée, une forme de chouannerie locale plus qu’une similitude avec la Vendée qui avait quant à elle, une véritable "armée" avec des "chouans" prêts à combattre sous les ordres de leur Général Charrette, et non pas des individus moitié guérilléros, moitié brigands, comme l'étaient les "hommes" du "Petit Monsu", et de fil en aiguille, je me suis retrouvée dans le domaine de la généalogie.
Bien évidemment, les personnes faisant l’objet de cette histoire ne sont pas mes sosas ou ancêtres (cela me rassure quelque part même si ces faits remontent à plus de 200 ans et que personne n’est responsable des actions bonnes ou mauvaises de ses aïeux) mais nous avons des aïeux communs, plusieurs générations en avant dans le temps.
Avant d’en venir à la conclusion de mon article, je voudrais revenir sur le repaire des brigands dans les ruines du château de Rochefort, paroisse voisine de Saint Martin à l’époque. Cette commune a ensuite été rattachée à Saint Martin en Haut à partir de 1814.
Ceux qui ont lu mon article « Lettre à Mon Moulin » se rappelleront sans doute que j’ai énormément galéré dans la recherche des Moulin et Reynard à cause de cela. Lors de leur décès et de la naissance de leurs derniers enfants, il était dit qu’ils étaient décédés ou nés à Saint Martin en Haut, habitant de Rochefort (comme un lieu-dit) et je n’aurais jamais pensé qu’avant 1814, (date de la réunion en une seule commune), c’était un village à part entière avec son propre état-civil, ce qui fait que je ne retrouvais pas leur acte de mariage en 1810.
Rochefort m’est donc devenu familier car ce village devenu hameau ou lieu-dit apparait régulièrement sur les actes d’état-civil d’une des branches maternelles.
J’arrive aux termes de ce modeste article où j’ai surtout insisté sur l’horreur des actes et l’injustice de la justice pour des fins qui ne justifiaient absolument pas ces moyens sanguinaires et je ne peux faire qu’un constat c’est que, finalement dans ma généalogie, comme dans toutes les généalogies et dans tous les arbres généalogiques de Pierre, Paul ou Jacques, des aïeux communs ont donné souche à des gens ordinaires (comme moi et tant d’autres gens honnêtes, travailleurs, vertueux etc), mais aussi à des rois (ou présidents de la République) et des brigands.
C’est en cela que la généalogie devient intéressante car en plus du fait de découvrir qui étaient nos ascendants, il nous arrive de nous imprégner dans l’histoire avec un grand H et j’avoue que personnellement, mon intérêt s’en trouve décuplé.
Je vous recommande le livre de Remi Cuisinier, « Le Petit Monsu » 1774-1824, Les chauffeurs du lyonnais » qui m’a permis de comprendre et de tirer mes conclusions personnelles (qui rejoignent celles de l’auteur du livre) concernant cette tragique affaire
Merci de votre lecture !
A bientôt !
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Tous droits réservés sur mon texte propre et non pas sur les reproductions de textes dont j’ai cité les sources.
V.B-Brosse alias Sherry-Yanne
25 juillet 2018
Copyright N°00060780 et 00067596 avant diffusion sur internet
Publié sur mon site "Sherry-Yanne en Poésies" le même jour.
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Photos et cartes postales trouvées sur internet et photos des livres prises par moi-même pour illustrer cet article
Actes d’état-civils et extrait des Tribunaux criminels du Rhône, pris sur le site des archives départementales concernées sans autre but que d’illustrer mon texte.
Je ne fais pas d'usage commercial desdits documents.
Ci-dessous Livres de Joseph Vingtrinier et Remi Cuisinier
Photo personnelle des deux livres lorsque je les ai reçus chez moi