ANCÊTRES MATERNELS MOULIN-REYNARD SOSAS 126-127 GÉNÉRATION 7 BALADE A ROCHEFORT
ANCÊTRES MATERNELS MOULIN-REYNARD SOSAS 126-127 GÉNÉRATION 7 BALADE A ROCHEFORT
Date de dernière mise à jour : 2022-08-21
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ANCÊTRES MATERNELS MOULIN-REYNARD SOSAS 126-127 GÉNÉRATION 7 BALADE A ROCHEFORT
BALADE A ROCHEFORT
SITE MÉDIÉVAL DE SAINT MARTIN EN HAUT DANS LE RHÔNE
Sur les traces d’Antoine Moulin et de Claudine Reynard
Sosas 126 et 127
Il y a quelques mois en arrière, j’étais sur la piste d’Antoine Moulin (sosa 126) et de son épouse Claudine Reynard (sosa 127).
J’avais bien trouvé les actes de leurs décès à Saint Martin en Haut, lieu-dit Rochefort mais je ne pensais pas que Rochefort avait été un village à part entière avant 1814 et par conséquent, j’ai perdu beaucoup de temps à chercher les actes de naissance et de mariage dans toutes les communes voisines de Saint Martin en Haut sans rien trouver en dehors de ceux d’homonymes, ce qui ne simplifie pas la tâche.
Suite à ces recherches infructueuses, j’ai écrit un article « Lettre à mon Moulin » que j’ai publié sur mon site personnel « Sherry-Yanne en poésies » http://sherryyannepoetesse.e-monsite.com dans la rubrique consacrée à tous mes articles sur la généalogie (à droite de l’interface du site pour ceux qui utilisent un ordinateur).
Grâce à des membres de groupes de généalogie qui m’ont donnée un coup de pouce, j’ai donc pu compléter le profil généalogique de ce couple d’ancêtres.
Quelques semaines plus tard, en lisant « les affaires criminelles du Rhône », je suis tombée sur l’histoire des chauffeurs du lyonnais et de leur terrible chef Pierre Grataloup, dit le « petit Monsu », (petit monsieur en patois) et de son repaire de brigands dans le vieux château de Rochefort, abandonné et partiellement détruit à la révolution.
Ma curiosité généalogique ayant été suffisamment aiguisée, je me suis procurée des livres sur le sujet des chauffeurs du lyonnais, j’ai consulté les actes d’états-civils via les archives départementales concernées, j’ai puisé quelques renseignements sur des arbres en ligne sur le site généanet et j’ai fait ma propre « petite sauce historique et généalogique » tant sur mon arbre qu’à travers un article que j’ai intitulé « Histoire, Affaire criminelle et Généalogie » que j’ai ensuite publié sur mon site.
Cette modeste enquête mêlant un personnage de l’histoire locale à mes aïeux Antoine et Claudine ne pouvait que m’inciter à visiter l’endroit où l’un et l’autre avaient vécu fin du 18ème siècle et partie du 19ème siècle.
Au vu de leurs dates de naissance, le brigand et le laboureur, se sont sans doute côtoyé dans leur existence
Acte de baptême de Pierre Grataloup dit "Petit Monsu"
Plus tard à l’âge adulte, Antoine Moulin a sans doute eu peur, comme tant d’autres paysans, de Pierre Grataloup lequel était intouchable, car celui-ci bénéficiait de l’appui et de la protection de Benoit Joseph Desgouttes de la Salle, juge de paix (et donc officier de police du canton d’Yzeron), tout puissant, du notaire royal Claude François Ducreux et d’Antoine Louis Guillot, prêtre réfractaire, en échange de la protection des biens mobiliers et immobiliers desdits notables. Cette complicité a sans doute coûté la vie à un pauvre innocent, exécuté en 1800 à la place du véritable coupable mais cela ne fait pas l’objet de mon article du jour et je vous invite à lire l’article cité ci-dessus si vous voulez comprendre le sens de mes propos.
Antoine Moulin est donc né à Rochefort le 6 octobre 1778 et a été baptisé dans la chapelle dudit Rochefort. La paroisse de Rochefort a cessé d’exister en 1806 et a été rattachée à Saint Martin en Haut en 1807 donc tous les évènements familiaux suivants ont sans doute eu lieu en l’église de Saint Martin en Haut. La commune quant à elle ne l'a été qu'à partir de 1814.
Acte de baptême d'Antoine Moulin mon sosa 126 en 1778
Il s’est marié avec Claudine Reynard, en date du 3 juin 1810. Claudine, quant à elle est née le 3 mars 1783 à Larajasse, toujours dans le Rhône. Ensemble ils ont eu plusieurs enfants tous nés à Rochefort, que ce soit en tant que village, ou que lieu-dit de Saint Martin En Haut.
Acte de mariage d'Antoine Moulin et Claudine Reynard le 3 juin 1810
Avant de poursuivre mon excursion dans le temps, il me semble intéressant de rappeler quelques faits géographiques et historiques concernant cet ancien village, devenu hameau, voire même un hameau touristique avec l’appellation justifiée de site médiéval concernant les ruines du château, la chapelle ainsi que l’ancien presbytère dont il ne reste que l’emplacement de nos jours.
Si Rochefort est aujourd’hui un hameau rattaché à la commune de Saint-Martin, comme dit ci-dessus, il a été indépendant jusqu’en 1814 et a compté jusqu’à 200 habitants. Les ruines du château ont une base de construction du XIIIe siècle. Ses ruines furent occupées sous la Révolution française par les brigands du secteur, soutenus par les prêtres réfractaires, les fameux chauffeurs du Lyonnais, emmenés par un certain Pierre Grataloup, qui n’avait que 17 ans au début de ses forfaits (voir acte de baptême de 1774 ci-dessus). Selon la légende, son trésor serait encore enfoui à Rochefort. Le site est un endroit à la géologie bien particulière et, des druides aux chrétiens se rendant à Compostelle, l’endroit a longtemps été voué à la dévotion. Les bases de la chapelle datent aussi du XIIIe mais ont été entièrement reconstruites au XVIIIe siècle. Elle abrite un vitrail et une Pietà inscrite aux monuments historiques.
Sur internet, j’ai trouvé quelques articles dignes d’intérêts et je partage littéralement ce que j’ai trouvé en citant la source de mon emprunt en bas du texte concerné.
Rochefort On trouve des vestiges de l'époque romaine sur la commune : la voie romaine reliant Lyon à Saint-Symphorien-sur-Coise est visible au hameau de Fontfroide.
Le nom de Saint-Martin apparaît pour la première fois en 984 dans les écrits. Le village sera appelé successivement Saint-Martin-de-Noalis, puis Saint-Martin-d'Annauz (au XIIe siècle), Saint-Martin-d'Annalz (au XIIIe siècle), Saint-Martin-en-Haut (dès le XVIIe siècle), Martin l'Espérance (pendant la Révolution).
Au Moyen Âge, l'activité de défrichement de forêts pour augmenter la production agricole donne son surnom aux Saint-Martinois : les Fagotiers.
C'est durant le Moyen Âge au XIIème siècle que le bourg de Rochefort, rattaché à la commune de Saint Martin en Haut en 1814, s'est développé.
Ce "haut lieu" des Monts du Lyonnais est le symbole du patrimoine local : site classé et protégé, Rochefort est devenu au fil des ans un attrait touristique important pour la commune.
En 1173, le traité qui mit fin aux luttes incessantes entre Comtes du Forez et Archevêques de Lyon fut signé. Renaud de Forez, archevêque de Lyon, réalise alors le partage intégral des terres de l'Eglise de Lyon en autant de circonscriptions que de chanoines... Les Chanoines Obéanciers habitaient Lyon et nommaient des capitaines châtelains, chargés de gouverner en leur nom le territoire : Gilet d'Albon (dont on peut voir les armes en divers endroits du donjon), puis son neveu Renaud d'Albon marquèrent le plus Rochefort. Le mandement de Rochefort englobait quatre clochers : Rochefort, Saint Martin, Duerne et Rontalon, ainsi qu'une partie de Thurins, Yzeron et Aveize.
Le site se composait notamment d’une Église qui était, pendant plusieurs siècles un lieu de pèlerinage très fréquenté et des ruines d’une forteresse servant à la défense.
L'enceinte extérieure ressemblait à un quadrilatère irrégulier. Le village fortifié possédait une enceinte de 350 mètres, avec quatre portes, un vingtain, une tour au sud-ouest et un donjon. Son apogée se situe au XIVième Siècle et la première moitié du XVième. Après la guerre de cent ans, il déclina petit à petit, faute d'entretien, mais demeura siège de la Cours de Justice jusqu'à la Révolution.
Source :Rochefort : http://www.rhone-medieval.fr
Saint Martin en Haut : Les habitants sont surnommés les "Fagotiers".
Le nom de Saint-Martin apparaît pour la première fois en 984 dans les écrits. Le village sera appelé successivement Saint-Martin-de-Noalis, puis Saint-Martin-d'Annauz (au XIIe siècle), Saint-Martin-d'Annalz (au XIIIe siècle), Saint-Martin-en-Haut (dès le XVIIe siècle).
Saint-Martin-en-Haut prit le nom de Martin-l'Espérance sous la Révolution française.
Absorption de La commune de Rochefort par celle de Saint Martin
C’est le 8 juin 1802 que le maire de Saint Martin (Claude Couturier) lance l’idée d’un rattachement de Rochefort à Saint Martin.
En 1804 l’archevêque charge le curé de Saint Symphorien sur Coise, avec l’aide d’un paroissien de Duerne d’une enquête sur la paroisse de Rochefort. Cette enquête conclue en autre :
Eglise en mauvais état,
Paroisse enclavée dans la succursale de Saint Martin
Distance entre les deux clochers de ¼ d’heure
Faible nombre des paroissiens de Rochefort 82 personnes pour 60 communiants
Les habitants protestent auprès de l’archevêque et rappellent a celui-ci :
Que la paroisse de Rochefort est la mère de celle de Saint Martin,
Que la baronnie de Rochefort est très ancienne,
Qu’elle a un mandement en sa faveur.
Mais ils reconnaissent l’aisance de la paroisse de Saint Martin qu’ils attribuent à l’absence de curé liée à l’organisation de la paroisse suite à la mise en place du Concordat.
Le 1er septembre 1806, les vicaires généraux réunis en conseil décident que l’ancienne paroisse de Rochefort sera réunie à celle de Saint Martin et que cette dernière administrerait désormais Rochefort. L’ordonnance des vicaires généraux est transmise au préfet du Rhône pour être soumise à l’approbation de sa majesté impériale.
Le 21 Septembre l’ordonnance des vicaires généraux est homologuée par le préfet du Rhône ; et le 21 Mars 1807 notification est faite aux habitants de Rochefort.
La suppression de la paroisse de Rochefort devait avoir pour conséquence la disparition de la commune associée. Le 24 octobre 1806, le préfet demande au maire et à son conseil municipal de se prononcer sur cette fusion. Le conseil fut unanime pour accepter cette réunion des communes.
Il fallut attendre le 5 Février 1814 et un décret de Napoléon pour que les deux communes fusionnent.
Source : https://fr.geneawiki.com
Cela faisait donc plusieurs mois que mon époux et moi-même avions projeté cette balade intemporelle et nous avons enfin pu concrétiser ce projet.
Un parking est proposé aux visiteurs à côté du site touristique et descendre de voiture nous projette déjà dans le passé avec les ruines du château, surplombant le paysage s’offrant au loin.
Le clocher de la chapelle salue en permanence le donjon à moitié démoli. Des flèches indiquent le parcours à suivre et la première référence est pour l’activité criminelle du passé, puisque nous sommes obligés d’emprunter l’allée des chauffeurs du lyonnais.
Le château n’est plus qu’un tas de ruines mais il reste les murs de côté avec le descriptif de son ancienne gloire, mentionné sur des panneaux d’affichage à destination des touristes.
Il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer la bande de malfrats occuper la pièce centrale lors de leurs réunions, la marmite chauffer dans la cheminée, contenant le repas de la bande, les conversations secrètes sur les prochains méfaits à projeter dans la contrée lyonnaise, une logistique malhonnête mais une organisation planifiée comme celle d’une entreprise honnête.
Ce château a sans doute aussi hébergé des curés réfractaires, cachés par les bons soins desdits brigands, authentiques bandits mais véritables royalistes catholiques d’où le surnom de la région dite « La petite Vendée » et c’est malheureusement cette ambiguïté entre leurs actes de terreur et leur protection des curés réfractaires, qui leur a valu d’avoir aussi le soutien de l’église et le « pardon de leurs péchés » justifiant des actes innommables au nom de Dieu et du Roi.
Autre temps ! Autres mœurs !
Nous continuons la visite en descendant un chemin qui nous emmène au centre du hameau et à la chapelle
Qu’en est-il de la chapelle ?
Voilà ce que j’ai pu lire sur le site de Rhône Médiéval
La Chapelle de Rochefort fut bâtie au XIIIème siècle sur le rocher à pic qui surplombe à l’Est la vallée de l’Artillat. Elle est orientée Ouest-Est. Intérieurement, la première construction ne comportait qu’une nef et une chapelle latérale. Le XVIème siècle y ajouta une autre chapelle, jouxtant la première, à droite de la nef. Jusqu’en 1807, Rochefort perdit son rang de paroisse : on négligea l’entretien de la chapelle qui, à partir de 1823, fût même complètement abandonnée...
La chapelle de Rochefort fut un lieu fort fréquenté par les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle (le vitrail du chœur et les piédroits de la première chapelle en témoignent). L'église possède un vitrail du XVème siècle et une magnifique « piéta » (fin XVème-début XVlème siècles). La tradition locale dit que Saint Martin, évêque de Tours a parcouru le Pays lyonnais à la fin du IVème siècle et que sa mule aurait laissé les empreintes de ses sabots au lieu-dit « le rocher de la force » à l’emplacement même où fut construite la chapelle romane de Rochefort.
En bas du château, la croix de Rochefort, datant du XV° siècle, a été restaurée dernièrement. Elle a la particularité d’être à double face : sur un côté la croix du Christ, sur l’autre la Vierge et Saint-Jean. Elle était tournée pour s’adapter aux différentes fêtes religieuses.
On y trouve des objets classés Monuments Historiques : la Vierge de la Pitié (fin du XVe), un vitrail (fin du XVe).
Extérieurement, la couverture du clocher était primitivement un toit en pente douce à quatre versants. C’est en 1887 que le curé Faure fit couronner ce clocher d’une flèche octogonale. La cloche, datée de 1615, porte une inscription latine qui se traduit ainsi : "Je pleurerai les défunts et j’avertirai les vivants ; je disperserai les nuages et je repousserai les tempêtes".
Une première restauration eu lieu en 1850 par les soins de l’Abbé Brunel, curé de Saint Martin en Haut, qui voulut y rétablir le culte, d’autant plus que la dévotion des fidèles de Notre Dame de Pitié n’avait jamais cessé. La plus ancienne chapelle latérale est en effet dédiée à la Vierge. Elle est ornée d’une pietà en pierre polychrome, sculptée dans deux blocs et d’une étonnante beauté. C’est Notre Dame de Pitié, ou plus familièrement Notre Dame de Rochefort. A la croisée des ogives est suspendue en fausse clef pendante une statuette en pierre représentant le Maître du Monde, Dieu le père, tenant le globe terrestre sur son genou gauche, alors que la main droite semble posée sur un livre ouvert. Les quatre culs de lampe servant aux ogives représentent deux angelots qui semblent avoir été défigurés. Les deux pilastres à l’entrée de la Chapelle portent, à la naissance de l’arcade, une petite sculpture en forme d’écu dont la pointe repose sur une coquille.
La fenêtre du chœur, divisée en deux baies par un meneau et surmontée d’ajours conserve un précieux vitrail du XVème siècle classé monument historique.
Profondément religieuse depuis longtemps, la commune adopte l'abbé Claude Animé au cours de la Révolution Française. Ce prêtre réfractaire à la Constitution civile du clergé symbolise alors le conservatisme de la région surnommée "Vendée Lyonnaise".
Source :Rochefort : http://www.rhone-medieval.fr
En visitant cette chapelle, j’ai eu une pensée émue pour Antoine, baptisé en ces lieux, il y a 240 ans, ses parents avant lui et en ressortant de ce lieu, j’ai machinalement regardé les maisons aux alentours, me demandant quelle était la sienne, celle qui a abrité la famille bâtie avec Claudine, mais je pense que je n’aurai jamais la réponse.
Nous sommes ensuite descendus sur les vestiges du presbytère et sachant que les cimetières d’antan étaient toujours à proximité des églises et de leurs presbytères, je me suis dit que là pas loin, enfouis dans le sol, dormaient Antoine, Claudine, les parents d’Antoine, et peut-être aussi certains de leurs enfants.
Le hameau dans son ensemble est à l’image de son château et de sa chapelle, dégageant un charme d’autrefois. J'ai des photos desdites maisons mais je ne les publierai pas sur mon site par respect pour la vie privée de leurs propriétaires.
La visite s’achève puisque le chemin ramène ensuite le voyageur jusqu’au parking.
Visiter les lieux où ont vécu nos aïeux, que ce soit ceux de mon époux ou les miens, nous procure toujours une certaine satisfaction, celle, sans doute de mieux visualiser et donc de comprendre comment ils ont vécu tant de siècles avant nous.
Merci de votre lecture !
Tous droits réservés V.B-Brosse alias Sherry-Yanne 3 septembre 2018
Enregistré sous copyright N°00060780 et 00067596 avant diffusion publique
Publié sur mon site Sherry-Yanne en poésies
Photos personnelles prises le jour de notre ballade et actes d’états-civils trouvés sur le site des archives départementales concernés dont l’usage ne sert qu’à illustre mon histoire familiale, sans aucun but commercial ou pécunier.
Merci à vous tous pour votre courtoisie
A bientôt sur mon site !
Date de dernière mise à jour : 2022-08-21
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