SOUFFRANCE INT֤ÉRIEURE CONDUISANT AU SUICIDE
Cela fait plusieurs jours, pour ne pas dire plusieurs semaines ou mois que je cogite à l’écriture de cet article, au sujet délicat, car le thème n’est pas simple à aborder, sans qu’il y ait une polémique en retour, ce qui n’est pas le but de mon article.
Lorsqu’une personne, quelle qu’elle soit, met fin à ses jours, il y a une sorte de stupéfaction interrogative de la part de l’entourage, que celui-ci soit familial, amical ou professionnel.
Pourtant, il y a forcément eu des signes révélateurs avant, mais personne n’a su les décrypter car la société actuelle est devenue une société où l’individualisme prime sur la collectivité, où le chacun pour soi efface l’autre, voir l’enferme dans une case-prison, quand il ne l’écrase pas d’un coup de talon, pour réaliser ses propres objectifs.
Une personne en mal-être se referme sur elle-même, mais avant d’en arriver à se couper des autres et se retrancher de la société, elle a demandé de l’aide, sans doute maladroitement, mais personne n’a écouté, ou pire n’a entendu, car la tendance moderne prône un positivisme à toute épreuve, en toute circonstance, et la personne malheureuse, qui dégage forcément, du négativisme, est la bête à abattre, celle qu’il faut fuir, et éloigner des autres, pour ne pas avoir à ouvrir les yeux, sur une réalité de mauvais aloi, une vérité dérangeante, la souffrance et la douleur qui rongent l’âme d’un être humain.
Actuellement, dans une société, où il est de bon ton, de défendre le présumé « faible », le migrant, le délinquant notoire, car « le pauvre n’a pas eu de chance, n’étant pas né du bon côté de la barrière », il est paradoxal de constater l’égoïsme, voire le manque d’humanisme dont certains font preuve envers des proches qui souffrent intérieurement et n’osent pas en parler, où ne savent même pas comment le faire, sans ennuyer leurs interlocuteurs.
Malheureusement, comme tout un chacun, j’ai eu l’occasion d’apprendre le décès d’un tiers, (étranger à moi par contre), pour cause de suicide, et chaque fois, je me suis posée la question, de savoir ce qui avait pu l’amener à exécuter ce geste fatal.
Le temps apporte les réponses, car plus on vieillit, et plus on analyse la société, le comportement humain et plus on a tendance à devenir misanthrope, surtout quand on se sent soi-même mis au ban de la société car le bilan de notre vie ne correspond pas aux normes sociétales attendues.
Lorsqu’on vieillit, on fait le bilan de sa propre vie, et si celle-ci nous parait être un échec, tant sur le plan familial, que professionnel, cela déclenche un phénomène de culpabilité intérieure, se muant rapidement en souffrance insupportable, dévastatrice, et le regard hypocrite, malveillant ou accusateur des autres, est aussi néfaste qu’un révolver posé sur la tempe.
Chacun le vit à des degrés plus ou moins importants, mais c’est ce ressenti qui est le déclencheur du passage à l’acte ou pas.
Certains vont essayer de noyer cela dans une surcharge de travail ou d’activités, pour oublier, d’autres vont sombrer dans des dépendances ou addictions incontrôlables et néfastes pour leur santé physique ou mentale et d’autres vont tenter la méthode Coué (autosuggestion fondée sur la répétition d’une formule clé « tous les jours et à tout point de vue, je vais de mieux en mieux » qu’on peut résumer par « je vais bien, tout va bien ») mais cela ce suffit pas toujours, hélas.
Il y a un « ras le bol » qui s’installe et c’est vraiment le plus dangereux, car lorsqu’on a l’impression de ne plus rien attendre de la vie, que l’on ne reçoit que des mauvaises nouvelles en permanence, que l’on ressent une sensation de ne pas être aimé(e) ou apprécié(e) à sa juste valeur, car parfois, le regard de la société nous fait porter le poids d’actions commises par certains de nos proches, une sorte de lassitude s’empare de notre esprit et on se dit qu’après tout, pourquoi ne pas en finir tranquillement.
Je pense que l’association inconsciente de sommeil retrouvé et de paix éternelle, peut être le détonateur de cette bombe à retardement qui entraîne l’acte suicidaire pour la personne arrivant au bout du rouleau, et constatant qu’il n’y a plus d’avenir possible pour elle en ce monde terrestre.
Je ne sais pas si mon analyse est juste ou pas mais il suffit parfois de se mettre à la place des autres, pour ressentir cet engrenage infernal qui aboutit chaque fois au geste de désespoir, à l’acte suicidaire de la personne malheureuse dans sa vie.
Moralité : Plutôt que de dire un jour, « si j’avais su, j’aurais discuté avec lui ou elle, je l’aurais aidé, pourquoi ne pas m’avoir demandé de l’aide » etc, il vaut mieux ouvrir son cœur et avoir un geste envers celui ou celle qui souffre au présent de ne pas être compris ou entendu, qui souffre de l’indifférence des autres, envers lui ou elle.
Une main tendue peut sauver une vie.
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Tous droits réservés 25 septembre 2023
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Viviane B-Brosse alias Sherry-Yanne
Publié sur mon site « Les Écrits de Sherry-Yanne »
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